Dans l'écho paresseux de ses baskets usées, et les désagréments poussiéreux ambiant de son nez retroussé – gamin vient déranger le divin. Fracture les codes, crache sur l'ordre, il a jamais vraiment appris à respecter ce qui peut planer au dessus de lui. Le poing effleure, insolent, les mains tendues de la mère – salutations habituelles depuis les reproches de l'illuminé qui aurait préféré qu'elles soient dirigées vers le fils. Et ça l'fait rire Jasper, de faire exprès de mal faire. Ça l'fait rire que son impiété puisse avoir sa place ici en toute impunité. Aucune foudre pour venir le frapper, aucun karma pour lui couper l'herbe sous les pieds. Y'a jamais rien de plus que les foutus rayons de soleil de l'Arizona pour se répercuter contre les vitraux fanés de la maison du seigneur bien aimé. 'ssup qui remplace l'esquisse d'un notre père, jusqu'à se fondre à son tour dans le néant. Parce qu'il a pas besoin d'attendre de jugement, Jasper – il a trouvé son paradis sur terre. Au plus proche des fondations, tout en bas. Là où les restes d'humanité se battent encore en duel avec ce qu'elle fait de plus sale. Les miracles ont gueule déformée en bas de ces escaliers ; peut-être parce qu'y'a trop peu de témoins pour les conter. Alors on les étouffe dans la pierre, et on prétend que le sang a pas coulé. Il s'demande souvent quel saint remercier pour que les escaliers en soient pas imbibés. Tout cette hémoglobine qu'on laisse échapper avant qu'un autre grand cœur vienne tout rafistoler. Il s'demande, y pense, puis oublie. Parce que c'est pas ces questions qui l'emmènent ici. L'argent, plutôt. La reconnaissance,  beaucoup. Et l'ennui, aujourd'hui – c'est ce qu'il dit. Veut juste pas devenir dingue, comme un molosse enfermé dans sa cage, à s'imaginer c'que l'autre gamin peut bien avoir à raconter. Combien de fois il compte s'excuser. Combien de larmes maman va encore verser. Pour ça que ses pieds cherchent pas vraiment à se lever – le cœur est trop lourd, ça pèse sur la carcasse tout entier. Charogne en quête d'une autre tête qui aurait moins le goût de l'habitude. Mais y'a pas Teka à emmerder. Pas Ariel à leurrer. Y'a que le néant de son existence à contempler, a mangé jusqu'à l'écho de ses pas qui traînaient. Silence dévastateur qu'il ose pas contrer, amorce l'alunissage de son fessier sur le canapé – mouvement avorté. Le chaos éclate dans toute sa brutalité. Membres tétanisés. Il sent le courant glisser jusque sous ses ongles, le regard rivé vers les murs détenteurs de secrets. Et dans sa tête, l'équation prend forme aussi vite que sa solution – Sade. Le calme qui cache la tempête, les nerfs qui craquent, la colère solitaire. Et Jasper comme témoin téméraire. Hey boss. Loin des politesses de surface, les poings cachés au fond des poches. Se contente de s'inviter quand on l'demande pas, de s'accrocher quand on l'envoie chier. Malgré le rictus timide au coin des lèvres, le regard aussi curieux que l'attention dispersée, le corps se penche pour récupérer quelques papiers. Victimes collatérales de la tornade qui a tout ravagé. You dropped this – les pose, brouillon, sur la première surface plane croisée, among other things. L'évidence pour dédramatiser, offrir une nouvelle porte de sortie. Ou s'imposer victime d'un nouvel excès. Parce que les pupilles détaillent, dissèquent les traits d'un nouveau portrait. Mélange étrange qui glisse dans les veines. Trop plein amer qui colle encore à son front. Le chaos a autant remué l’extérieur que le dedans. Everything good boss ?