phoenix, arizona — thème city-gang sombre, flicaille, bikers. époque actuelle // réservé à un public mature et averti-18
wall of glory
hides the face, lies the snake;
terre suinte vermillonne, tapagée par les heurts de mille feux; poussière précieuse, que convoitent ainsi les bannières dissidentes. car meutes jacassent ainsi, comme chasse à courre. couchés sur montures rutilantes, reîtres arborent le cuir cousu au battant. ils gerbent l'ivre violence en marasme chantant comme saints paillards. et sur plèbe ployée, manigances ouvrent jugulaires en traînées caillées. car v'là que rouges cabales déparent l'humanité en mascarade affligeante; dans l'antre de l'oiseau aux ailes-flammes, cabots font montre de sales babines devant cavalerie, ces nobles barbares polissant l'écusson. mais ô belle ironie, à jeter ainsi soldats cannibales dans l'antre déjà ravagé!
I am worthy of the conquering of all. Ignition of the fuse, the kingdom to fall.
m o r t i f e r o u s
Les volutes ne cessaient de s'élever, l'une après l'autre, dans une danse qu'il voyait éclaircir le plafond pour finalement s'évaporer. Encore une. Une dernière. La clope enfoncée entre les lèvres, il ne cessait de se répéter des mots plus violents encore l'un que l'autre. Achetée. Il l'avait achetée. Il n'avait rien vu passer, pas plus un indice que des marques de changement sur le visage de son ami, rien qui aurait pu laisser croire qu'il l'avait...achetée ? C'était folie. Se vides les couilles quelques jours, la laisser repartir à la rue, il l'aurait compris. Il aurait même saisi l'idée s'il n'avait pas souhaité la laisser partir, et s'il avait dû s'en "occuper". Mais la garder là, enfermée. Ca lui passait au dessus, mais il était conscient qu'il devait absolument trouver des réponses à ses questions. Hors de question de s'en remettre à un homme qui cachait chez lui la clé de leur effondrement à tous. Il était déjà bien étonnant qu'il souhaite conserver une femme chez lui, mais de là à risquer toute leur entreprise.. Il bruinait très légèrement quand il arriva à l'armurerie, signe que la pluie n'allait pas tarder à se dégorger sur leur crâne et pourtant, il resta un instant à l'extérieur. Il connaissait Mal, comme il savait que le prendre en frontal ne servirait à rien alors, il s'astreignit à respirer deux fois, pas plus, pour finalement rentrer dans le magasin, jetant le mégot pas encore terminé de sa clope.
Un livreur était là, et il l'entendit échanger avec Mal, des consignes pour la nuit à venir, probablement et il se rappela vaguement ce qui l'avait conduit à aller chez son ami, en première intention. « Fuck. » Il avait tout oublié de la trahison, du livreur renégat, mais il saurait lui en toucher deux mots, sitôt la discussion concernant Jana passée. Elle avait l'audace de qui ne craint pas pour sa peau, et il devait le reconnaître, le charme sauvage qu'il aimait également, celui qui poussait à vouloir qu'elle la ferme, peu importait les moyens. Il comprenait l'engouement, il comprenait.. presque. Parce qu'ils risquaient trop gros et qu'aucune femme ne méritait ça. Aucune femme ne méritait qu'ils sacrifient qui ils étaient et tout ce qu'ils avaient placé dans la balance pour quoi... Un coup de rein ? C'était à n'y rien comprendre et, les bras croisés, voilà qu'il s'impatientait. N'y tenant plus, il poussa la porte sans toquer et s'installa dans un coin de la pièce, le fauteuil ayant si souvent accueilli son cul qu'il en portait sûrement déjà la marque. La discussion entre les deux ne s'éternisa pas, mais il avait déjà craqué une nouvelle cigarette et, la porte refermée sur celui qui était parti, il déclara entre deux bouffées. « We need to talk. » Cette phrase aux élans d'insupportable besoin, de ce manque qu'il s'était toujours évertué à fuir : on lui offrait cette phrase, il n'était déjà plus là. Trop porteuse d'engagements, trop désireuse d'actes. « We stood up against drugs for weapons. Guns, bullets, everything. I just didn't know you were on bodies traffic too. » Il avait parlé sans animosité, aucune, il voulait comprendre - savoir quoi faire pour qu'il lâche l'affaire, pour qu'il s'évertue à penser autre chose que "il porte notre perte à tous."
saisons : Les années à faire le tour de l’astre solaire passent les unes après les autres. La peau de plus en plus profondément marquée. Le corps qui continue d’encaisser. Mais 42 n’est finalement qu’un chiffre.
myocarde : Les sentiments qu'il tient à distance. Tant bien que mal. En déroute quand des yeux émeraudes rencontrent son regard sombre. Quand sa douce beauté le frappe de plein fouet et remet tout en question.
besogne : Démon de l'obscurité. Monstre de la violence; Le chaos pourrait porter son nom tant il en est entouré. Goût prononcé pour l'horreur qui s'éparpille. Marchand de mort. Trafiquant d'armes.
Il a le regard sombre et la voix sèche Mal, quand il s'adresse aux livreurs. Qu'ils ne puissent pas oublier qui commande. Qui dirige. S'assurer surtout que les messages soient clairs et parfaitement entendus. Qu'ils ne risquent pas de comprendre quoi que ce soit de travers. Et les consignes aujourd'hui encore, sont claires. Une livraison à mener à bien. Urgente. Mal se tend et se redresse quand la porte s'ouvre. Pour se détendre aussitôt qu'il réalise l'identité du nouvel arrivant. Rien de grave. Ce n'est que Cailean. Il est dans tous les secrets et tous les coups, alors nul besoin d'essayer de lui cacher quoi que ce soit.
La conversation ralentit. S'arrête. Le livreur tourne les talons. Il a le temps de se glisser une cigarette entre les dents, avant que la porte ne soit refermée. Que Cailean ne prenne tout de suite la parole. Les mots qui provoquent un brin d'inquiétude. Ça lui fait lever les sourcils. A c'point ? Il a la mine grave des mauvais jours. Ca ne rassure pas. Les sourcils redescendent et se froncent. Ça creuse la peau entre eux et sur le front. Il tire fort sur sa clope, prêt à entendre la suite. Curieux de la suite. Alors il est attentif aux mots de son bras droit. Interrompt son geste quand il conclut sa phrase, la cigarette devant la bouche. Il ne sait pas de quoi il parle. Ou il ne veut pas savoir.
De quoi tu parles ? Méfiance dans le regard qui prend une teinte plus sombre dans la seconde. Il se méfie Mal. Cailean ou pas. Bras droit ou pas. Il s'attend toujours trop vite à un coup bas. À une cassure quelque part. Parce que lui ne s'est pas privé pour briser/détruire par le passé. Pour éliminer des personnes qui pensaient pouvoir lui faire confiance. Même si ce n'est pas arrivé sans raison, c'est arrivé. Je savais pas non plus. Qu'il gronde avant de remettre la cigarette entre ses lèvres. Il joue au con plutôt que de laisser les pensées sournoises s'infiltrer dans l'esprit en déroute. Sans détourner les yeux de son plus vieil ami. Pas une seule seconde.
S'il doit parler de trafic humain, il pense à Jana, le Mal. C'est le seul lien qu'il peut avoir avec ce genre de truc. Même s'il n'estime pas en faire partie. Il ne fait pas là-dedans et ne le fera jamais. Mais il a acheté un être humain, certes. Une jolie poupée qu'il garde jalousement sous clé dans sa demeure démesurée. Mais il ne fait pas dans le trafic humains Mal. Pas au-delà de cet achat unique. Ce caprice qu'il n'a su étouffer. Qu'il n'a pu ignorer. Mais un caprice que Cailean ignore. Il n'y a que cinq vivants dans son entourage qui le savent : trois chiens et deux employés de maison. Cailean n'est absolument pas dans le lot. À moins ... Qu'il ne se soit pointé chez lui ? Il a omis cette possibilité Mal. Pourtant, il sait qu'il a les clés de sa villa, comme lui-même a celles de son logement. Parce que c'est une histoire de confiance absolue entre eux. Parce qu'ils ne peuvent véritablement compter que l'un sur l'autre en cas de problème.
Plutôt que de s'emballer et d'aller trop vite, il choisit d'attendre la suite. Il ne faudrait pas qu'il se balance par erreur.
I am worthy of the conquering of all. Ignition of the fuse, the kingdom to fall.
m o r t i f e r o u s
Il n'avait jamais rien dénié à son ami; tant sa violence que son implacable volonté et si aujourd'hui, ils faisaient tourner un business qui fonctionnait plus qu'ils ne l'avaient rêvé, il n'aurait pas été possible sans Mal. Cet homme était d'un aplomb incroyable et s'il n'y avait que ses colères à gérer, celui lui convenait - on ne faisait pas qu'un grand homme sans quelques défauts. Pour le coup, Cal était tout de même surpris de ce qu'il avait appris le concernant, de la bouche de Jana alors qu'il n'était pas au courant. A dire vrai, il se fichait comme de sa première dent de la présence d'une femme chez lui, ce qui l'inquiétait réellement, au fond, c'était d'avoir découvert qu'il y avait secrets entre eux, et il ne savait pas comment gérer cela.
La cigarette allumée et la défensive offerte, preuve que quelque chose est entré dans la partie, sans qu'il parvienne à en saisir la nature. Mal se méfierait il de lui? Il décida de jouer cartes sur table, pour ne rien cacher de ses intentions réelles ; comprendre. « I met Jana this morning. Pretty girl. » Les mots qu'elle lui avait jeté à la gueule lui revenaient en mémoire, comme autant d'incompréhensions qu'il avait eues à l'écouter parler. Achetée. Il l'avait achetée. « She told me you "brought" her ? » L'interrogation balancée ; qu'allait il bien pouvoir foutre d'elle? Quand elle mettrait son nez dans leurs affaires? Quand elle parviendrait à s'échapper pour aller dévoiler tout ce qu'elle savait de lui, d'eux? Il garda son calme, car Mal n'était pas le premier connard rencontré, il n'était pas le premier simple d'esprit venu, et il était sûr en son fort intérieur qu'il se jouait plus que cela. Fierté mal placée et légèrement abîmée de n'être pas au courant, d'avoir été écarté comme un simple livreur, c'était peut-être plus ça, au fond, qui le dérangeait. Qui étaient ils si finalement, ils ne se connaissaient plus si bien que cela ?
Car après tout, si c'était sa façon d'être en couple, en négociant une relation tarifée, ça ne le dérangeait même pas, à Cail, qui avait déjà eu son pareil de ce genre d'histoires à la con. Mais qu'il lui cache qu'il vivait actuellement avec une femme; c'était impensable.