et elle brûle ses cicatrices passées, déchire ses larmes de son sang séché. sa mémoire l’éventre de son absence, son souvenir transperce ses sens. il l’a laissée, abandonnée. ivre du manque, elle est torturée. son amour évaporé dans l’air fumant de leurs derniers baisers incandescents.

consume la vie, lacère les coeurs, détruit les cris, sonne ton heure.

il la hante, il lui manque, mais elle joue comme si de rien n’était. les bières défilent entre ses mains, ponctuées de ce bourbon trop tentant. et parfois un désespoir trop doux vient mordre sa lumière. ça vient des autres et de sa manière dont elle réagit à ce qui l’approche, en vacarme ou sans bruit. elle s’laisse mordre, puisque son ardeur dépasse la douleur actuelle et les drapeaux qu’elle déchire à force de confondre ce qui dure et ce qui est éternel. chut, elle est en train de construire un enfer miniature dans un paysage dur aux allures d’oasis.
ses souvenirs à chaque geste, un peu fragiles et mal foutus, embrouillent cervelle qui s’ennuie au bar, en salle ou avec un balai. sa vie d’avant lui manque, la pleine vitesse, dans l’noyau d’leurs actions. ça surpassait la vie sans tenir dans une chanson, ni sur une carte dépliée d’la vallée. elle veut les secousses permanentes, tant pis pour les larmes de chagrin, l’adrénaline la bouffera comme un tremblement de la bouche et des doigts, l’envie de dire toujours “cette terre est à moi”.

et ça se calme dans le tanière. clients servis et ravis. l’impression d’avoir déjà tout fait cent fois. tourne en rond comme un démon. alors robe à l’envol léger esquisse contours galbés quand elle traverse repère du malin. le flanc de ses hanches affole et renverse regards glissants sans qu’elle ne serre les dents de lassitude. cible repérée au visage concentré sur habilité de ses propres mains abîmées par cambouis. bécane rutilante s’fait chouchouter et jalousie file entre les côtés pendant un millième de secondes écrasées par talons effilés. l’assurance claque, chemin tout tracé pour amadouer satané sauveur. bière fraîche tendue, animal reprend ronde autour de mécanique et sergent effleurés. “let me help you. everything is done inside and i’m bored.” papillonne à peine, anticipe réplique d’un roulement d’iris. “and yes, the toilets are clean, it even smells like rose in there. ready for you all to bang every pussy you want.” soupire s’extirpe de poitrine pour ravir ce sourire carmin et carnassier qu’il devrait apprendre à aimer. “i won’t beg, but please… otherwise, i'm keeping for myself a great opportunity to have fun while we make a lot of money.”

@zeke daggers
[crédit; vixen]