phoenix, arizona — thème city-gang sombre, flicaille, bikers. époque actuelle // réservé à un public mature et averti-18
wall of glory
hides the face, lies the snake;
terre suinte vermillonne, tapagée par les heurts de mille feux; poussière précieuse, que convoitent ainsi les bannières dissidentes. car meutes jacassent ainsi, comme chasse à courre. couchés sur montures rutilantes, reîtres arborent le cuir cousu au battant. ils gerbent l'ivre violence en marasme chantant comme saints paillards. et sur plèbe ployée, manigances ouvrent jugulaires en traînées caillées. car v'là que rouges cabales déparent l'humanité en mascarade affligeante; dans l'antre de l'oiseau aux ailes-flammes, cabots font montre de sales babines devant cavalerie, ces nobles barbares polissant l'écusson. mais ô belle ironie, à jeter ainsi soldats cannibales dans l'antre déjà ravagé!
the metal wraps itself
around your bones
and it feels cold
saisons : à peine trente couchers de soleil sur l'horizon d'une aride affliction au temps qui cabosse l'âme
myocarde : coeur orage bat lentement, s'éclipse dans les sentiments distants, retenus, pendant que le derme is burnin', magnétique
besogne : sigma des diables rouges • laisse les paysages défiler, broyer sa haine. moto n’exige rien d’elle, seulement d’être assise et échappée du monde. ni obstacles, ni contraintes. pure liberté qui se joue, s’enclenche avec la vitesse. macadam avalé, c’est comme un dénuement serein. elle en a besoin. rouler, rouler, rouler, rouler…
district : south. maisonnée héritée d'son oncle-père. elle arrive pas à y refoutre les pieds. squate partout où elle peut, qg des red, motel, etc.
-- outfit Échappée sauvage, envie de flirt avec les frontières de la ville. Comme un dernier stop avant la vraie liberté. L’horizon aux couleurs de l’oubli a chassé le jour depuis quelques heures déjà. Et dans l’éternel azur, l’astre à la splendide auréole épanche sa lumière infinie pour éclairer la route. Accélération continue du bolide. Elle aime cette sensation quand le temps défile à toute allure, happé par l’instant, pour mieux se laisser envahir par l’intensité du moment présent. Elle ne cherche pas à déraciner ses racines qu’elle vient de retrouver, ni à goudronner son coeur. Elle a juste une envie insolente cette nuit : n’être qu’une inconnue au milieu d’étrangers, et danser seule. L’orage l’habite toujours, la protège à sa façon, épicentre de son chaos, miroite ce qui se joue en elle, lorsque les abîmes la hantent. En proie à la fureur qui guide ses pensées explosées. Elle retient ses heurts pour garder ses peurs dissimulées. Elle redoute la fadeur et choisira toujours le danger.
Nouvelle vitesse enclenchée, frôler l’asphalte au prochain virage l’a fait déjà vibrer. Mais ce n’est pas assez. En ligne de mire, ce repère de routiers, sale et bondés, néons brisés et odeur de pisse. Les boots collent au sol et ralentissent l’arrivée auprès du bar où commander. Les boules de billard éclatent, les défis piquants s’animent dans les recoins plus sombres. Et le vieux jukebox grésille un dark country que personne n’écoute vraiment. Son cuir s’abat sur le tabouret haut, révèle carmin d’une robe qui fait tâche dans l’décor. Les premiers regards coulent et elle les ignore, concentré sur le tennessee qu’on lui sert en shot pour enflammer gosier avant le rafraichissement houblonné. Embarque petite bouteille glacée avec elle et vise le distributeur de musique pour y changer le rythme en quelques pièces : origines latines obligent, faut bien réveiller ces vieux rockeurs sur le retour.
Le tempo gronde, onde profonde qui résonne jusque dans la moelle des os. Chaque note éclot comme un battement de cœur amplifié, pulsant au travers des meutes –appel primal. Le son est riche, dense et enveloppant, chaque vibration capture une urgence brute. Elle s'infiltre dans l'air, lourde et omniprésente, sculptant l'espace autour d'elle, faisant trembler le sol et vibrer l'atmosphère. C'est moins un son qu'une force physique, un courant sous-marin qui tire tout le monde dans le sillage de Micaela, irrésistible et implacable. Coups d’bassin, tête qui bascule, épaules qui s’dérouillent, dos et hanches souples, tout son corps ondule, provocant et libre. Son esprit lui s’égare en se repliant sur lui-même. Lascive est sa transe qui attire quelques échos. Et la bouteille de bière fraîche s’échoue dans son cou et glisse jusqu’à la naissance de son palpitant pour y laisser trace glacée.
Et l’envie de se perdre sans que l’autre ne nous cherche est là. Et peut-être qu’ils pourront confondre un long regard avec une envie. Les mains caresses comme un présage, comme une promesse d’un désir volcanique qu’elle attise d’un visage placide pour mieux tout réduire en cendres juste à ses pieds.
saisons : les trente-six célébrés en baston, poings contre gueules et alcool à foison; en délicieuse danse macabre.
myocarde : léthargie secouée des corps à corps grisants, le coeur éteint, pour ce que la fureur se fond en enfer.
besogne : le chien fou, le chien en laisse. omega des howlers, d’une loyauté qui n’a d’égal que sa soif de carmin et de violence. brise ce qu’il veut bien, de ceux qui ont des redevances, sous ordres.
district : south district, l’appartement sale, sur la rue sale, dans le quartier sale. il s’en tape, s’il a sa bécane.
De ce qu’il fait bien, il y a les rouages d’un corps qui ne demande que rétribution et chaos dans une violence qui ne fait qu’épancher les maux qu’il ne saurait replacer. Rye écrase, relâche et assène coups et misères à qui le demande sous les ordres, puis de son propre chef pour les bonnes causes. La compétition morte et le besoin d’annihiler le bitume ont porté Ares en dehors de Phoenix, l’Indian Scout en monture, pour une promesse de bain de sang et de ruines. Les cages thoraciques éclatées les unes, après les autres pour l’amusement de ceux qui assistent au massacre. Rye en reviendra vainqueur; non pas sans y avoir laissé un ecchymose ou deux, cicatrices qui guériront juste à temps pour s’ouvrir à nouveau.
La thune empochée, le ice pack rangé et le monstre disparu sous une trainée de poussière de l’arride désert Sonora, c’est l’appel de la maison, l’appel de la meute qui ramène le biker vers Phoenix. Rouler jusqu’à en crever pour arriver aux petites heures du matin. Sauf que rien n’efface la soif, rien n’efface le goût de s’épancher, de se réveiller le gossier pour saluer les victoires. L’endroit choisi est miteux tout au plus, familier tout au moins. Le cuir étouffe, bien qu’habitué et Rye le laisse choir sur la bécane, pour révéler le t-shirt blanc, aux traces d’hémoglobine avant de pousser la porte et de s’agresser les tympans sous des rythmes latins qui ne manquent pas d’attirer son attention.
Tout ce qu’il voit est rouge. Le carmin séché de ses mains, le feu qui ne demande qu’à être éteint, la robe du diable personnifiée, tout. Le cul vissé sur un tabouret, Rye demande puis utilise une molaire pour enfin dépecer la bouteille qui lui offrira rafraichissement alcoolisé. Le cap est lancé dans le vide, par terre, mord la poussière et lui, ne manque rien du spectacle qui s’offre à ses iris. De ces hanches qui roulent à la cascade de cheveux qui glissent contre la nuque fine de Micaela, il ne manque rien. Pas même les regards salaces autour de lui de ceux qui ne méritent pas; passant de vieux pervers à motards lambda, Rye se lève, étanche le gossier du houblon demandé et trace son chemin jusqu’au centre de l’attention. Elle énerve, elle éveille, elle ne devrait pas être là.
Dernier obstacle qui s’offre au Howler revient de l’absurde demi-portion qui tente sa chance pour ne serais-ce que frôler la fièvre latine, d’une main qui fait crack, sous les phalanges de Rye. Amateur qui se croyait dans la même ligue gémit, puis comprend qu’il devra aller jouer ailleurs, sous les bas fonds, alors que le rouge, encore, se retourne, danse et se frappe à un mur. La belle et la bête aux rôles floués, dont Rye prend possession d’une main ferme pour enfin la retenir. Micaela. “You’ve got something of mine.” À d’autres pour les politesses d’usage, alors que la main qui retient le démon face à lui se retire d’une hanche pour retrouver le chemin reluisant de la fraicheur tout au long de la carotide de l’adversaire. “I want it back.”
the metal wraps itself
around your bones
and it feels cold
saisons : à peine trente couchers de soleil sur l'horizon d'une aride affliction au temps qui cabosse l'âme
myocarde : coeur orage bat lentement, s'éclipse dans les sentiments distants, retenus, pendant que le derme is burnin', magnétique
besogne : sigma des diables rouges • laisse les paysages défiler, broyer sa haine. moto n’exige rien d’elle, seulement d’être assise et échappée du monde. ni obstacles, ni contraintes. pure liberté qui se joue, s’enclenche avec la vitesse. macadam avalé, c’est comme un dénuement serein. elle en a besoin. rouler, rouler, rouler, rouler…
district : south. maisonnée héritée d'son oncle-père. elle arrive pas à y refoutre les pieds. squate partout où elle peut, qg des red, motel, etc.
Moustique ignoré, snobé. Pourtant, elle sent l’attraction, la tension qu’elle provoque alors qu’elle se cambre. Satisfaction intérieure qui ne filtre pas sur visage serein et impassible alors qu’elle voudrait déjà avoir l’tourni, se sentir aussi complète que vidée par les son latins et laisser le volant à d’autres choses, l’alcool, la musique –roue libre. Elle veut cette impression de mourir et revivre en boucle, penser qu’elle va flancher à chaque instant et pourtant, rester miraculeusement debout. Alors corps chancèle, ondule un peu plus parce que ce n’est que le début, que ce n’est pas encore assez, silhouette tournoie bras levés dans un volte-face interrompu, s’brise sur tas de muscles et traces de sang. Mâchoire et visage qu’elle reconnaît malheureusement trop bien, son visage se froisse et elle voudrait s’échapper mais s’fait déjà attraper. Sa main large la tient comme une marque laissée au fer rouge, remonte et glisse brûlure sur le pouls battant, admettant qu’elle est peut-être plus humaine que ce qu’elle veut bien faire croire. Rye. Half animal, half man. Et dans un son guttural tiré du fond de la gorge, elle retient menace entre ses lippes -red and dangerous as a wild fruit. “Who allow you to lay your hands on me?” Mais l’recul ne se fait pas. Laisse menottes où elles sont. À la place, bouscule son espace vital qu’elle envahit. Et langueur devient lascive quand elle se plaque un peu plus contre son torse, cherche à imprimer formes, dessiner morsure de son corps contre le sien, lève la tête vers son visage, observe son profil, s’perd dans les détails de sa peau marquée, s'égare au fond d'ses yeux et souffle magma sur mâchoire serrée. “And what I take is mine.” Bière revient à ses lèvres, alors qu’elle recule enfin. “But you’ll have to be more specific. I take a lot of things. And if i recall it correctly, I took two things from you…” Main provocante mime en l’air geste lubrique qui lui fait esquisser un sourire dominateur, alors que coule regard noir sur celui qu’elle a malmené dans un plaisir fulgurant. “Dog.”
Mais soupire s’extirpe de sa poitrine et visage se détourne. Obstinée, elle se refuse à le regarder plus. Parce qu’elle connaît les envies qu’il réveille. La tentation qu’il incarne. Interdiction d’s’faire happer par aura masculine qui grésille comme un aimant. Mais au milieu des déchets, y a que lui qui s’distingue, lui qui sait tenir tête et corps. Alors pourquoi ne pas lui rappeler sa place. Et puis si elle est là, c’est aussi parce qu’elle s’ennuyait. “Unless you were referring to this?” Tissu carmin glisse sur cuisse et révèle lame enlacée à sa peau. Bêtes s’observent, se détaillent d’oeillades mi-curieuses, mi-désireuses, et rien que ça, laisse brûlure sur épiderme encore à peine touché. “Like I said, it’s mine now, so forget it.” Autorité froide claque alors que retombe pan de robe comme un défi impossible à rattraper. Et grandes enjambées le contourne enfin pour les libérer du voltage électrique qui les tient. Besoin de la fraîcheur d’un nouveau breuvage houblonné pour distraire instincts primaires. Changement d’avis, mieux vaut l’éviter le reste de la nuit. Mais la fuite est une éventualité qu’elle rejète. Elle était là la première, c’est son territoire pour quelques heures. Qu’il rampe si il veut un peu d’espace. Ou qu’il supplie si il veut une caresse.